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Sébastien-Philippe LAURENS Journaliste et Historien

Sébastien-Philippe LAURENS Journaliste et Historien

Comme le disait Winston Churchill : “ La vérité est incontestable, la malveillance peut l’attaquer, l’ignorance peut s’en moquer, mais à la fin, elle demeure." ---------------------------- Et je rajouterai que la curiosité permet de la faire émerger. ------ Journaliste, Historien et Géo-politologue, passionné par l’Histoire, la Culture, et tant de choses… ------------------------------ Toute une passion, ce site est là pour le plaisir du partage... au plus grand nombre humblement par un regard sur le monde sans juger ou orienter... ---------------------------------------------------------- Alors venez à la découverte, soyez curieux... Et bonne lecture...


La Russie, de la Révolution de 1917 à l’émergence de l’URSS

Publié par Sébastien-Philippe LAURENS sur 12 Avril 2020, 22:33pm

Catégories : #@BlogLSP, #Histoire, #International, #Politique, #URSS, #Russie, #Lénine, #Staline, #Nicolas II, #Révolution, #Octobre 1917, #Révolution russe

La Russie, de la Révolution de 1917 à l’émergence de l’URSS


Au début du XXe siècle, l’empire russe est un « colosse aux pieds d'argile », une grande puissance en déclin. Après l’effondrement de la Russie du tsar Nicolas II, en deux temps, au cours de cette année 1917, émerge de la dictature prolétaire qui conduira à l’Union des républiques socialistes soviétiques.

La Russie est ; avant la Première Guerre mondiale est un immense territoire qui rassemble des peuples très différents sous l’autorité absolue du tsar, mais la révolution populaire spontané par son ampleur va conduire à la chute d’un monde, pour l’émergence du communisme et de révolutions en guerre civile, la Russie va voir l’émergence de doctrines qui impacteront le monde entier, jusqu’en 1991 et après.
 

Du déclin de l’Empire russe et la révolution de février 1917…

 

La Russie compte 170 millions d'habitants, disposant d'une armée de quelque 8 millions de soldats ce qui en fait une force militaire considérable. Sur le plan de l’industrialisation, c’est grâce à l'afflux de capitaux étrangers, que le pays devient la cinquième puissance économique du monde, mais reste cependant un pays fragile, à cause de sa ruralité souffrant majoritairement de grandes inégalités. Les tensions sont également politiques, malgré l'adoption d'une Constitution après la révolution de 1905, le tsar Nicolas II gouverne en autocrate ; et c’est dans ce contexte que la Russie entre dans la Première Guerre mondiale. Son économie est trop fragile pour faire face à un long conflit. Très vite, le pays est désorganisé, les troupes reculent devant les armées allemandes et le peuple perd confiance en son tsar. De son côté, Nicolas II refuse tout assouplissement du régime politique autocratique.

 

Alors éclate en février 1917 la première révolution, mouvement populaire spontané, partit des femmes de Petrograd, la capitale, qui manifestent en réclamant du pain et la paix. Le tsar est rendu responsable de la misère qui règne dans le pays, recevant en audience Mikhaïl Rodzianko, président de la douma, le tsar Nicolas II lui fait cet incroyable aveu de faiblesse : « Je me suis efforcé pendant vingt-deux ans de faire pour le mieux ; me serais-je tout le temps trompé ? » À partir du 23 février 1917 (dans le calendrier russe, mais le 8 mars dans le calendrier occidental), les grèves prennent de l'ampleur. Après cinq jours de troubles, l’armée reçoit l’ordre de disperser la foule, mais les soldats se mutinent. L'armée passe dans le camp des insurgés. Le tsar n'a plus aucune autorité et sous la pression de l’état-major, le tsar Nicolas II abdique le 2 mars 1917 (15 mars 1917 dans le calendrier grégorien), « sans avoir pu offrir la moindre résistance, l'Ancien Régime russe s'écroule comme un château de cartes ».


Immédiatement, les ouvriers, les ouvriers ou les paysans se regroupent en conseils (« soviets » en russe) qui expriment les revendications du peuple russe : une paix rapide, du pain et de meilleures conditions de vie. Parallèlement, la bourgeoisie libérale forme un gouvernement provisoire qui veut organiser des élections libres et laisser une assemblée organiser un nouveau pouvoir en Russie. Dans les mois qui suivent l'abdication de Nicolas II, le gouvernement provisoire va poursuivre la guerre. La révolution d'Octobre et la prise de pouvoir par les bolcheviks, en revanche, mettront fin aux hostilités avec l'Allemagne, un armistice étant signé le 15 décembre, puis, après la reprise des combats, un traité de paix séparée le 3 mars 1918.
 

Acte d’Abdication du Tsar de Russie, Nicolas II – 2 mars 1917, à Pskov

La Russie, de la Révolution de 1917 à l’émergence de l’URSS
Octobre 1917 : la révolution bolchevique

Deux mois après la révolution de février 1917 et la chute du tsar, Lénine regagne la Russie. Le pays est alors toujours en guerre contre l'Allemagne, et dirigé par le gouvernement provisoire de Kerensky qui ne parvient pas à rétablir la situation économique ou militaire. Lénine Vladimir Illitch Oulianov dit Lénine et son parti, les bolcheviks, gagnent le soutien du peuple en réclamant dans ses Thèses d'Avril, « tout le pouvoir aux soviets, la paix immédiate et la terre aux paysans ». Dans la nuit du 24 au 25 octobre 1917, (6-7 novembre dans le calendrier occidental), les bolcheviks armés s'emparent des points stratégiques de la capitale, Petrograd. Le gouvernement provisoire prend la fuite, les bolcheviks ont conquis le pouvoir. Contrairement à la révolution de Février, spontanée, la révolution d’Octobre est une affaire de professionnels. 

 

Le 27 octobre, Lénine forme un Conseil des commissaires du peuple uniquement composé de bolchéviques, dont Joseph Staline et Léon Trotski. Lénine refuse d'intégrer à son gouvernement des forces de gauche modérées et dès ses premières semaines au pouvoir, une police politique (la Tchéka) est créée tandis que des milliers d'« ennemis du peuple » sont emprisonnés ou tués. Le gouvernement bolchevique et le Conseil des commissaires du peuple, sont présidés par Lénine. Trotski dirige les Affaires étrangères et Staline est responsable des Nationalités (les peuples non russes vivant en Russie). Ce gouvernement adopte plusieurs réformes importantes : le « décret sur la paix », qui propose la fin des hostilités à tous les pays en guerre avec la Russie ; le « décret sur la terre », qui remet aux soviets paysans les terres des grands propriétaires ; le « décret sur les nationalités », qui reconnaît l'égalité de tous les peuples de Russie ; l'armistice de Brest-Litovsk est conclu ; la paix avec l'Allemagne sera signée en mars 1918 et la Russie perd 800 000 kilomètres carré de territoire. Mais des difficultés persistent ou resurgissent. La guerre civile entre Blancs (partisans du tsar) et Rouges (bolcheviks) continue à ravager le pays. La situation est critique, d'autant que la famine touche de nouveau les villes (les paysans cachent une partie des récoltes pour échapper aux impôts). Les usines ne fonctionnent plus et des pillards menacent la population.
 

Une du journal l’Humanité – 7 novembre 1929

De la guerre de « la Dictature du prolétariat », à l’émergence de l’URSS…

Pour certains, il s’agit dès le début d’une dictature. Maxime Gorki écrit le 7 décembre 1917, dans la Novaïa Jizn' : « Les bolcheviks ont placé le Congrès des soviets devant le fait accompli de la prise du pouvoir par eux-mêmes, non par les soviets. [...] Il s’agit d’une république oligarchique, la république de quelques commissaires du peuple ». Le communisme « de guerre », (1917/1920) à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : la dictature du Parti communiste est instaurée, les bolcheviks ont dirigé le pays avec autoritarisme, justifiant l’absence de libertés par le danger extérieur puis intérieur, avec par exemple, l’interdiction des autres partis. Les bolcheviks créent une police politique, la Tchéka, qui emprisonne les ennemis. En 1919, est créé le Komintern, qui se présente comme la IIIème Internationale. Pour y adhérer, les partis doivent accepter 21 conditions qui assurent la prééminence de la Russie bolchevique sur le mouvement socialiste mondial. Les adversaires des bolcheviks (partisans du tsar) en profitent et déclenchent une guerre civile : ce sont les armées blanches contre l'Armée rouge, dirigée par Trotski. La guerre civile dure jusqu’à la fin 1920. Les bolcheviks en sortent vainqueurs.

 

La lutte entre l’Armée rouge et les Armées blanches s’intensifiant, la famille de Nicolas II qui est enfermée dans la villa Ipatiev à Iekaterinbourg, est exécuté sommairement le 17 juillet 1918 à Iekaterinbourg, Lénine aurait déclaré qu'il fallait « exterminer tous les Romanov, c'est-à-dire une bonne centaine. » pour mettre fin définitivement au régime et permettre « la dictature du prolétariat, c'est la guerre qui exige le plus d'abnégation, la guerre la plus implacable de la nouvelle classe contre un ennemi plus puissant, contre la bourgeoisie dont le renversement (ne fût-ce que dans un seul pays) a décuplé la résistance et dont la puissance ne réside pas seulement dans la force du capital international, dans la force et la solidité des liens internationaux de la bourgeoisie, mais encore dans la force de l'habitude, dans la force de la petite production ». Bien que les officiels soviétiques placent la responsabilité de la décision sur l’Uralispolkom, Léon Trotsky écrit dans son journal personnel que cet assassinat a été commis sous l’autorité de Lénine. Trotsky affirme alors dix-sept ans après les faits que les Bolcheviks ont massacré toute la famille dans le but de terroriser l'ennemi.

 

En 1921, puisque la révolution est victorieuse, le peuple ne comprend plus cette politique et des marins qui avaient participé à la révolution d’Octobre se révolte à Cronstadt. Après avoir nationalisé les banques, les terres et l'industrie, Lénine doit mettre en place une nouvelle politique économique, la NEP (1921-1929). Il ouvre les frontières aux capitaux étrangers et réintroduit l'idée de profit. Lors du 1ᵉᴿ Congrès des Soviets de décembre 1922, congrès qui adopte la création de l’URSS, le 30 décembre 1922, cinq ans après la révolution bolchévique d’octobre 1917. La Russie change de nom et devient l’URSS ou Union des républiques socialistes soviétiques qui se veut être « La révolution mondiale » contre « La révolution dans un seul pays ». Cette fédération regroupe la Russie proprement dite, l’Ukraine, la Biélorussie et la Transcaucasie. Avec les années, quinze républiques sont intégrées dans le modèle soviétique.

 

Dès octobre 1917, les bolcheviks cherchent à obtenir le soutien des partis ouvriers européens et s’adressent aux peuples de tous les pays pour signer la paix. Par contagion, l’Europe connaît une vague révolutionnaire qui déferle sur de nombreux pays. Le Rêve d’une révolution mondiale atteint le milieu ouvrier et les intellectuels militants d’Allemagne et de Hongrie qui déclenche des insurrections (mouvements spartakiste). Dans toute l’Europe, les partis ouvriers se divisent : ceux qui adhèrent au Komintern s’appellent désormais communistes ; les autres restent membres de la IIème Internationale et gardent leur nom de socialistes. Le Bolchevisme suscite la peur en occident. On assiste à un divorce au sein des partis ouvriers entre les communistes qui soutiennent Moscou et les socialistes qui rejettent les méthodes révolutionnaires des Bolcheviks.

La mort de Vladimir Illitch Oulianov dit Lénine en janvier 1924, va relancer les guerres claniques entre deux hommes candidats à sa succession : Trotski, chef de l'Armée rouge et Staline, qui contrôle les rouages du Parti. Les deux hommes ont des conceptions différentes de la révolution : Trotski veut étendre le mouvement révolutionnaire au monde entier alors que Staline croit en une révolution d’abord soviétique. Dans son testament politique, Lénine a affirmé sa préférence pour Trotski et décrit Staline comme un personnage trop autoritaire. Avant la mort de Lénine en janvier 1924, Staline exerce déjà une autorité considérable et au 5e congrès de l'Internationale communiste, Trotski perd son siège au Kominterm au profit de Staline qui occupe ce poste, jusqu’à sa mort en 1953. En 1929, Staline fait exiler Trotski d'URSS et achève d'installer ses hommes à tous les postes-clés. La célébration en grande pompe de ses cinquante ans, le 21 décembre 1929, marque aussi les débuts de la mise en place d'un culte de la personnalité.

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